La librairie – café Violette and Co

Dans ce billet, nous vous invitons à passer la porte de la librairie-café Violette and Co.

Elle est située au 52 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris, et est ouverte de mardi au samedi de 10h30 à 19h30.

Olivia Sanchez, une des deux libraires avec Loïse Tachon, va nous parler de son métier de libraire, et de l’actualité de la librairie.

Olivia : je m’occupe un peu de tout côté librairie, car on est une petite équipe. C’est une librairie féministe, lesbienne, donc on a à coeur de mettre en avant des livres écrits par des autrices et qui traitent de sujets féministes. On a aussi des livres écrits par des personnes LGBT sur des questions de racisme, de validisme, d’éco-féminisme, des questions sociales. Le rayon bandes dessinées continue à s’étoffer, c’est un bon vecteur pour des récits de vie. On a aussi développé un espace dédié à la littérature Jeunesse, qui fourmille de maisons d’édition, d’auteurs et d’autrices très intéressantes.

La librairie a été fondée en 2024 par Catherine Florian et Christine Lemoine. En 2021, elles voulaient prendre leur retraite et ont cherché qui pourrait reprendre la librairie. Nous avons présenté un projet, lancé une campagne de financement pour nous aider à collecter de l’argent pour acheter le fonds de commerce et lancer la librairie à la réouverture. Nous avions les compétences, les contacts, et une très forte envie de faire aboutir notre projet. Maintenant on est trois coopératrices et on fonctionne en SCOP (Société Coopérative et Participative).

La particularité est cet espace café avec nos deux baristas. Pour nous c’était important d’ajouter un lieu de vie à la librairie. Ca nous fait plaisir car ça fonctionne bien.

On a aussi un espace associatif au sous-sol, mais tout le monde peut s’y installer, y travailler. On met donc aussi à disposition gratuitement ce lieu pour des personnes, des collectifs, des associations qui l’utilisent pour des ateliers d’écriture, des ateliers autour de la BD, des fanzines, des clubs de lecture, des arpentages et des projections.

Notre programmation comprend aussi des rencontres et des actions hors les murs. Les rencontres pour le moment ont lieu dans cet espace où se trouvent le café et la librairie, afin d’être accessibles aux PMR. Le sous-sol n’est pas encore accessible, mais des travaux sont en cours.

Un des points d’orgue de notre programmation, ce sont les rencontres, il y en a une à trois par semaine. Ca peut être autour de sorties de livres, avec des échanges avec l’auteur ou l’autrice. On garde un temps pour les questions et les dédicaces. Mais on met aussi l’accent sur des rencontres qui abordent des textes de fonds présents dans notre librairie et qui sont importants pour nous : sujets lesbiens, questions de société.

Nous sommes également présentes dans des évènements hors les murs, on nous invite pour participer à des discussions, faire des sélections, présenter les livres des auteurs et autrices invitées.

-Avez-vous des contacts avec les bibliothèques de lecture publique à Paris?

On a des échanges avec la bibliothèque Parmentier, on essaie de tisser des liens pour faire des choses ensemble, c’est en cours.

Il nous arrive aussi d’être sollicitées pour accueillir des classes, ce qu’on fait avec plaisir.

-Tu as parlé d’ateliers d’écriture, avec quels publics?

Pour le moment, avec des adultes. Mais on a aussi envie de créer du lien avec les familles et les enfants. On est en train de mettre en place des moments de lecture avec des enfants dans un bar à Pantin qui s’appelle « Chez Olympe« . C’est quelque chose de très familial.

A la librairie même, on a organisé des lectures de contes avec des drag queens et des drag kings. On n’a pas encore créé d’autres événements à destination des enfants par manque de temps, mais ça va venir!

-Tu peux nous parler des séances d’arpentage STP?

Oui, par exemple avec le collectif « Féminicités » avec un livre sur les béguinages, ou sur la révolution captive avec un ouvrage des éditions Blast.

-Et quel type de projections organises-tu?

Par exemple à la réouverture de la librairie, on a projeté en avant-première le dernier court métrage de Céline Sciamma « This Is How A Child Becomes A Poet » sur une poétesse italienne lesbienne, Patrizia Cavalli. On le projetait plusieurs fois par jour, ça a été un chouette moment.

-Le rayon Jeunesse, il a été étoffé ici tu disais?

Oui, et on veut aussi créer du lien avec des collectifs, les familles LGBT. De nombreuses maisons comme Talents Hauts, On ne compte pas pour du beurre font des livres très intéressants et moins stéréotypés, plus inclusifs, avec plus de représentativité, et qui abordent des sujets comme le harcèlement, l’acceptation de son corps.

Par exemple Il était une autre fois, de Anne-Fleur Multon qui a aussi écrit Les nuits bleues, un roman lesbien. Elle a revisité des contes comme Cendrillon, la Belle et la Bête et Casse-Noisette en version lesbienne.

-Côté Adultes, la partie littérature, Romans, SF est très développée, on a aussi des essais féministes, sur des questions écologiques, l’anti racisme. On couvre tous les domaines, comme une librairie généraliste, mais avec un prisme féministe et LGBT. On a donc aussi des BD, des mangas, des livres d’art et de cuisine!

-As-tu un projet passé ou à venir qui te tient à coeur et qu’on pourrait mettre en avant?

En avril, on a fait une soirée autour d’un recueil de textes de Monique Wittig, avec des lectures : « Dans l’arène ennemie : textes et entretiens 1966-1999 », c’est publié aux Editions de Minuit.

-Merci Olivia pour cet échange qui donnera envie de découvrir la librairie!

Suivez l’actualité de la librairie avec la newsletter, sur Facebook ou Instagram.

L’agenda des évènements à venir.

Tour de veille — février 2024

Actualités

La santé mentale : un sujet encore trop peu évoqué dans la société mais dont les bibliothèques universitaires et autres s’emparent peu à peu. Ce sujet a hélas pris une ampleur sans précédent lors de la crise sanitaire qui a renforcé la solitude ou l’exclusion de nombreux usagers des bibliothèques et a renforcé la précarité dont souffraient déjà un certain nombre d’étudiant·es. C’est le sujet qu’aborde la journaliste Lauren Bastide dans son nouveau podcast intitulé « Folie douce » qui aborde les troubles psychologiques dans une nouvelle série d’entretiens.

titre du podcast : folie douce

Bibliothèques

Zoom sur Les L’un.es : Une bibliothèque féministe, queer et inclusive en Ardèche. Portrait d’une bibliothèque itinérante en milieu rural, dans les alentours d’Aubenas en Sud Ardèche. Elle s’est créée autour de l’envie d’une personne, dans un premier temps, de faire circuler les idées politiques et féministes de sa bibliothèque.

Multiculturalisme

#BlackHistoryMonth

Le mois de février est aux États-Unis le Black History Month, soit « le mois de l’histoire noire » en français. Proposé par l’historien africain-américain Carter G. Woodson et institué depuis 1926, cette période vise à remettre au centre de la recherche universitaire et du débat public les études noires étasuniennes.

A l’occasion du Black History Month, ce podcast permet d’aborder les liens entre la construction du concept de race et le développement du capitalisme, d’observer comment, aux États-Unis, artistes et militantes noires ont su réinventer l’anthropologie, de s’interroger sur les cow-boys noirs et sur cette armée noire dans le désert pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sexisme, féminisme et masculinités

  • Qui connaît, ou se souvient de Rose Valland? Conservatrice de musée et résistante française. Clandestinement, et au péril de sa vie, elle a sauvé près de 45 000 œuvres du pillage des nazis, un pan encore méconnu de l’histoire de la seconde guerre mondiale. C’est aussi une pièce de théâtre, au théâtre de la Boussole en ce moment à Paris.
affiche de la pièce de théâtre Rose Valland
  • Découvrez le rapport du HCE de janvier 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France : « s’attaquer aux racines du sexisme ». On lira qu’il y a encore une marge de progression, car «le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne».
  • « Être un bon homme ». Romain de Becdelièvre enquête sur les masculinités contemporaines. Quels sont les corps, les discours, les inquiétudes et les modèles des hommes aujourd’hui ? Des chercheurs, des artistes et des penseurs esquissent les formes du mâle.

LGBTQI+

La dépénalisation de l’homosexualité, l’autre grand combat de Robert Badinter. Avec l’abolition de la peine de mort, ce fut l’autre grand combat de Robert Badinter : la dépénalisation de l’homosexualité, votée le 27 juillet 1982, et le 4 août 1982, la loi Forni portée par la rapporteure de la commission des lois, Gisèle Halimi.

Nos suggestions

La relecture sensible : censure ou apport constructif ? Voici un éclairage pour vous faire une idée à travers cet article réalisé à la suite d’une journée d’étude en juin 2023.

Les L’un.es : Une bibliothèque féministe, queer et inclusive en Ardèche

La Bibli Les L’un.e.s est une bibliothèque itinérante en milieu rural, dans les alentours d’Aubenas en Sud Ardèche. Elle s’est créée autour de l’envie d’une personne, dans un premier temps, de faire circuler les idées politiques et féministes de sa bibliothèque. Inspirée par d’autres bibliothèques féministes déjà existantes (Les Héroïnes à Marseille, Agate, Armoise et Salamandre à Forcalquier), l’aventure a commencé en trouvant un cadre associatif déjà existant dans la région : l’association d’éducation populaire La Fougue avec des discussions et l’envie d’une de ses membres de partager également ses livres et son énergie. Les livres comptent beaucoup à l’intérieur de La Fougue qui propose des ateliers sur les rapports de dominations et pratique régulièrement l’arpentage de textes.

L’équipe de la bibliothèque (une dizaine de personnes) s’est créée dans un cadre féministe en mixité choisie (sans homme cisgenre) avec l’envie de mettre en place une équipe en autogestion : prise de décision collective, chaque personne s’implique à la hauteur de ses envies, aucune obligation de présence. La Bibli est itinérante, pour éviter de centraliser les activités dans la ville mais aussi pour aller vers d’autres mondes où on ne l’attend pas forcément : un café associatif, le Pas de Côté, qui ne s’était pas questionné sur les genres et les féminismes, accueille maintenant La Bibli une fois par mois, une bibliothèque municipale à Lussas qui avait la volonté de s’ouvrir à ces questions mais pas forcément les moyens. La volonté de l’équipe est de monter des projets avec d’autres structures, des partenaires ponctuels sur un évènement ou plus réguliers afin de fidéliser des publics.

Les L’un.e.s sont divers-es et varié-es : toustes tournent autour de planètes féministes, queer, inclusives, décoloniales et de leurs luttes. La majorité des livres du fonds sont écrits par des personnes femmes ou appartenant à une minorité de genre. La Bibli s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire, avec le souci constant de développer des dynamiques collectives et de se donner les moyens de comprendre le monde pour pouvoir le transformer. D’où des actions et des livres proposés pour sensibiliser et créer des discussions autour des thématiques en lien avec la lutte contre le sexisme, les luttes antiracistes, le multiculturalisme, le validisme et les oppressions subies par les minorités.

L’idée est de proposer aux lecteurices un espace pour réfléchir à ces thématiques. L’objectif est en ce sens similaire à la Légothèque : sensibilisation, prise de conscience, visibilité des sujets politiques qui rejoignent l’intime. Les essais peuvent parfois impressionner autour de ces sujets. Les rayons se composent aussi de fictions, de livres pour enfants, de BD et de fanzines. En consacrant une part du budget à la ré-impression des fanzines, la Bibli affirme sa volonté de soutenir leurs auteurices, les initiatives locales et de faire circuler facilement des idées.

Pour la constitution du fonds, les maisons d’édition et les librairies sont contactées et répondent souvent favorablement en transmettant des livres en service de presse. Le fonds de livres est accessible sur le catalogue des mémoires queer Big Tata https://catalogue.bigtata.org/ et compte 320 titres. C’est un réseau qui regroupe plusieurs bibliothèques à travers la France et aussi des fonds d’archives : l’Espace QG à Bordeaux, le Brazzzero à Lyon, le centre LGBT ExAequo à Reims, Les Archives Gaies du Québéc, le Collectif LGBTQI+ de Paris, Genres de Luttes à Marseille, La Boîte sous le lit à Bordeaux, Mémoires des Sexualités à Marseille.

Pourquoi ce nom Les L’un.es ? La lune renvoie à l’unicité alors qu’elle a plusieurs états, c’est toujours elle mais jamais au même endroit, jamais sous la même forme. D’où la question pourquoi dit-on la lune et pas les lunes, puis les mots simples, l’un, l’une, les l’unes et par association les l’un.s aussi pour inclure tout le monde. Une idée de pluralité pour quelque chose d’unique, qui fait réfléchir. L’écriture inclusive amène aussi la vraie signification de la pluralité des êtres. Peu importe comment va bouger la langue mais c’était important de jouer avec elle, de s’autoriser ce pas de côté et de l’afficher dès les premiers pas des L’un.es.

La Bibli fonctionne depuis deux ans. Les permanences durent environ deux heures, avec au moins deux personnes de l’équipe à chaque fois. Parfois, beaucoup de passage, parfois pas du tout, comme la diversité des fréquentations des jeudis et des mercredis dans une bibliothèque de lecture publique en fait ! L’été, la Bibli se déplace sur les marchés de producteurs / créateurs car les lieux intérieurs sont beaucoup moins fréquentés. La Bibli participe également à des évènements extérieurs militants et engagés : la marche des fiertés, la journée de lutte contres les violences faits aux femmes et aux minorités de genre le 25 novembre, la journée de luttes pour les droits des femmes le 8 mars, des évènements organisés par un théâtre local, etc.

Au début, l’emprunt était limité à un seul livre par personne, maintenant c’est trois parce que le fonds a triplé en un an et demi ! Les personnes empruntent pour 1 ou 2 mois mais comme les permanences ne sont pas très régulières, c’est souvent plus ! L’adhésion est au choix soit à prix libre, soit en donnant un livre. Une personne peut également prêter ses livres pour une durée et des conditions de prêt déterminées. Les permanence ont lieu en mixité.

L’animation du fonds et la Bibli comme un outils !
Avec un statut associatif et une équipe motivé.e.s on peut aller dans plein de directions. L’équipe de la Bibli propose des rencontres avec des auteurices. Rencontres avec Myriam Bahaffou en 2023 pour son livre Paillettes sur le compost à la librairie Tiers-Temps d’Aubenas sur les éco-féminismes. La rencontre a aussi fait l’objet d’un podcast à écouter ici spoti.fi/3vsz8Be. Une rencontre avec Anouck Everaere pour son recueil de photographies Contracepté sur la contraception masculine lors d’une permanence au café associatif et culturel de Mercuer. La pratique de l’arpentage est pour l’instant instituée à l’intérieur du collectif de la Bibli. Des lectures collectives lors des permanences, lectures pour enfants, thématiques comme les violences policières et judicaires, des siestes littéraires au bord de l’Ardèche, des ateliers d’écriture, un par exemple sur le thème des limites.

La Bibli vient de co-organiser avec le café associatif une semaine autour de l’expo Genre ! de la Légohèque. A cette occasion l’exposition a permis des discussions avec les habitué.es du bar. Des concerts engagés autour des questions de genre ont eu lieu pour ouvrir et clore l’exposition. En mars prochain, l’exposition sera proposée dans une bibliothèque municipale, et le projet d’accompagnement autour de l’évènement est en cours de construction. 2024 sera également l’occasion d’organiser des ateliers avec les autrices de Révolutionnaires – Récits pour une approche féministe de l’engagement aux éditions du Commun, ainsi qu’une rencontre avec la photographe Marie Docher pour son exposition & livre Et l’amour aussi, sur les 10 ans de la loi sur le mariage pour tous de Christiane Taubira et la visibilité des lesbiennes.

Contact mail : biblunes@riseup.net

Retour sur le Congrès de l’ABF à Dunkerque

68e congrès | Dunkerque | 8-10 juin 2023
Collections – Les bibliothécaires sortent de leurs réserves

Voici un retour côté Légothèque en lien avec les évènements auxquels nous avons participé ou que nous avons coorganisés : bibliothèque vivante, table ronde, exposition sur le genre mise à jour et affichée pendant le Congrès, temps d’échange avec la commission, remise des prix Chouettes Toilettes. Ce sont les principaux temps forts sur lesquels les bibliothécaires de la commission étaient présent·es ou ont été associé·es.

Couverture d'un livre vivant, celui représentant Céline Boeuf.

Bibliothèque vivante

Cette année encore, nos livres vivants avaient des profils très diversifiés qui ont permis d’abordé une diversité de sujets qui ont permis aux personnes qui ont échangé avec elles et eux de défricher des sujets qui peut-être leur étaient peu ou mal connus comme : les médiathèques à l’hôpital, en milieu carcéral, l’illettrisme, l’inclusivité ; de la difficulté d’être une bibliothécaire non voyante, d’être bibliothécaire avec un handicap psychique, à savoir la schizophrénie. Ou comment être un écrivain et un poète réfugié en France ?

l'espace où ont eu lieu les rencontres : tables et chaises, couvertures des livres vivants

Table-ronde « Ma Dewey va craquer ! »

Cette année la Légothèque avait invité Nora Mekmouche, (bibliothécaire, responsable des médiathèques de proximité, Toulon, fondatrice des éditions Cris écrits (Marseille), présidente de la Librairie Transit (Marseille)), Juliette Nguyen Dao (responsable des fonds Féminisme·s, LGBTQI+ et sciences sociales & animatrice du groupe de discussion féministe (Les Agiteuses) de la bibliothèque Claude Lévi-Strauss Paris 19e) et Benjamin Guichard (directeur scientifique de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (Paris)) pour échanger sur les luttes contre les discriminations dans l’organisation même des collections des bibliothèques.

Nous sommes partis de l’idée que l’organisation des collections n’est pas neutre et traduit de façon plus ou moins consciente l’idéologie dominante d’une époque. Et nous nous sommes demandés, à une époque où l’héritage colonial et le sexisme traditionnel sont interrogés dans tous les domaines de la culture, comment les bibliothèques peuvent décoloniser et dégenrer leurs indexations, leurs classifications et leurs collections et ainsi contribuer à lutter contre les discriminations ? 

Partant de différentes perspectives, les différentes interventions ont souligné à la fois la nécessité d’interroger régulièrement ses pratiques professionnelles d’une part et d’autre part de faire preuve de créativité de souplesse dans les solutions. Il n’y a jamais une organisation idéale unique, mais il faut essayer de mettre en cohérence son plan de classement et le projet culturel que porte son établissement. Les attentes et les besoins des usagers doivent être pris en compte dans cette réflexion qui doit toujours être collective et partagée.

Le BBF propose un compte-rendu très intéressant de cette table-ronde.

Mise à jour de l’exposition sur le « genre »

La version initiale avait déjà 10 ans, il était temps de la retravailler. On n’en parle pas plus ici car un prochain billet de blog lui sera entièrement consacré ! Les fichiers de l’exposition sont disponibles gratuitement sur simple demande à notre adresse mail mailto:legotheque@gmail.com

Flyer de l'exposition Genre!

Prix attribués lors du Concours Chouettes Toilettes 2023

Félicitations à toutes les bibliothèques gagnantes de cette édition !

  • Comme à la maison : Médiathèque de Saint-Sulpice-de-Faleyrens
  • Meilleur projet : Médiathèque de l’Étincelle à Venelles
  • On joue le jeu : Médiathèque Lalumé à Saint-Georges-sur-Loire
  • Petits coins : Médiathèque Michel Pimpie de Sennecey-Lès-Dijon
  • A votre service : Bibliothèque d’Aups
  • Les pouces verts : Médiathèques d’Evellys
  • Mention spéciale du jury : Médiathèque de l’aggiimération de Redon

Vous pouvez également retrouver les lauréates sur la page instagram du concours, avec des photos de leurs toilettes et des lots proposés.

Temps d’échange avec Légothèque

Comme tous les ans, lors des speed dating des commissions, nous avons été disponibles pour répondre aux questions des congressistes sur les actions de la Légothèque et son fonctionnement en règle générale. Comment a été réalisée l’exposition ? Quels outils utilisons-nous ? Comment nous rejoindre ?1

  1. En nous envoyant un mail à l’adresse legotheque@gmail.com ↩︎

Adoptons un langage plus égalitaire

A l’occasion d’une rencontre avec Eliane Viennot dans un cadre professionnel, « Mieux communiquer, sans discrimination. Le langage inclusif : pourquoi, comment ? » est née l’idée de lui demander une contribution pour le blog de Légothèque.

En effet, les bibliothécaires sont de manière générale très attentives et attentifs à ce sujet et à son impact dans les bibliothèques, auprès du public comme dans les relations interprofessionnelles. La commission Légothèque est particulièrement sensible à toutes les formes de discriminations sexistes et veille donc à mettre en exergue le rôle d’accompagnement des bibliothèques dans la construction des individus en leur donnant accès à des collections, des espaces et des services adaptés à ces enjeux. Nous sommes donc très attachés aux sujets liés à un langage plus égalitaire.

Eliane Viennot a accepté de nous adresser le texte ci-dessous qui porte sur la nécessaire démasculinisation de la langue française, ce qui doit interroger chacun·e de nous dans notre environnement culturel, où les bibliothèques sont à la fois des lieux de connaissances et de loisirs, où se croisent des publics très divers.

portrait d'Eliane Viennot

« Les efforts engagés dans les pays francophones depuis une quarantaine d’années pour débarrasser la langue française d’usages sexistes que les autorités avaient encouragés suscitent régulièrement, en France, de violentes polémiques. La dernière en date, née en 2017 autour de l’« écriture inclusive », a permis de dépasser la sempiternelle question des « noms de métiers et de fonction », et de réaliser que l’objectif n’est pas tant de les « féminiser » (ils existent depuis des siècles), que de démasculiniser le français.

Nous savons en effet aujourd’hui que les élites masculines ont travaillé à infléchir cette langue afin de donner des pouvoirs toujours plus grands au masculin, décrété « genre le plus noble » (Vaugelas) et appelé à dominer l’autre « lorsque les deux genres se rencontrent » (Bouhours). Côté vocabulaire, les noms désignant les activités prestigieuses jugées propres aux hommes ont été condamnés : autrice, écrivaine, médecine, peintresse, poétesse… (depuis le XVIIe siècle), avocate, chirurgienne, pharmacienne… (depuis que les femmes peuvent exercer ces professions), magistrate, ministre, officière, sénatrice… (depuis qu’elles sont devenues citoyennes). Quant au mot homme, il a été dit capable de désigner l’espèce humaine en 1694 (premier Dictionnaire de l’Académie), en dépit d’usages courants attestant le contraire, et d’usages juridiques interdisant cette interprétation. Côté syntaxe, les anciens accords de proximité (« Armez-vous d’un courage et d’une foi nouvelle », Racine) ont été blâmés, et la règle du « masculin qui l’emporte » promue. A également été forgée la théorie selon laquelle le masculin serait « générique » (évoquerait à lui seul des groupes mixtes), ce qu’infirment toutes les études de psycholinguistique depuis 25 ans.

Autant de distorsions sur lesquelles il est aisé de revenir. Mais si l’enthousiasme autour de ce projet s’avère grand (à l’image des inquiétudes qu’il suscite), un long chemin reste à faire pour se déprendre des automatismes intégrés et pour comprendre toute l’étendue du processus de démocratisation que porte la reféminisation du français. »

Éliane Viennot, 2023

Retrouvez ses publications et des articles sur son site : https://www.elianeviennot.fr/

Livre d'Eliane Viennot : Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin!

Ensemble pour lutter contre les stéréotypes de genres dans l’édition

Je m’appelle Julia Pietri,  je me considère comme une Féministe Pop’, c’est à dire que j’utilise dans mon travail la “Pop’ Culture” pour déconstruire les stéréotypes de genres, et rendre mon travail le plus accessible pour toutes et tous.

Photo d'une femme blanche aux cheveux châtains décolorés qui porte un manteau noir. Elle se tient devant une devanture de magasin et tient une affiche avec une représentation d'un clitoris rose, avec la mention "it's not an emoji".

Je ne m’adresse pas aux convaincu.e.s. J’essaie de créer de petites “portes ouvertes” vers le féminisme,  des portes d’éveil pour que de nouvelles personnes y entrent, et par la suite, commence à détricoter la pelote de laine du patriarcat par elles-mêmes.  

C’est pour cette raison que j’ai crée ma maison d’édition BETTER CALL JULIA, une maison d’édition indépendante, qui a pour but de faire avancer la réflexion sur les questions des droits des femmes et des questions de genres, en explorant de thématiques et des approches novatrices. 

J’ai lancé une rubrique Jeunesse pour écrire les livres que j’aurais adoré lire quand j’étais petite. Des livres où l’on trouve des réponses simples et sans tabous sur les sujets d’éducation et de santé sexuelle. Les enfants doivent avoir conscience de ce qu’ils ont entre les jambes. Sinon, comment peuvent-ils avoir conscience du consentement et se protéger? Si rien n’existe, il n’y a rien à protéger… »

Visuels de deux livres : le petit guide de la foufoune sexuelle et son second tome.

Inclusive et bienveillante, je parle à la première personne dans mes livres, un lien direct afin de créer un lien de confiance avec les jeunes lectrices et lecteurs. 

Dans Le petit guide de la foufoune sexuelle – Tome 1, je parle de consentement et de corps aux petites filles et aux petits garçons de 4 à 12 ans.

Sans précéder les attentes de l’enfant, ce livre permet de poser des questions aux enfants qui pourront y répondre en fonction de leur âge et de leur maturité. Dans ce livre on parle du sexe comme on parle de l’estomac et j’invite les enfants à exprimer leurs émotions, à poser leurs questions pour les inciter à prendre la parole sans tabou.

Sommaire d'un livre avec quatre parties : découverte du corps, notre corps nous-mêmes, tu grandis ton corps aussi et le monde des grandes et des grands.

On y parle de corps, de pipi, de caca, de l’intimité, de la nudité, de la découverte de l’anatomie, de l’image de soi,  de nos émotions, des câlins, de l’amour, des bébés, mais aussi de la sororité, des frères et des soeurs, à l’importance du respect mutuel ou encore des interdits. Le livre se termine sur les âges de la vie… Grandir c’est quoi ? Et dévoile un peu le monde de la puberté. 

Ensuite, j’ai écrit le Tome 2 pour les ados. 

Le petit guide de la foufoune sexuelle – Tome 2, pour les filles et les garçons. Dans ce livre, on parle aux filles et aux garçons c’est important.

Je parle avec bienveillance et inclusivité de la puberté. J’y explique les émotions, les pics d’hormones, le consentement, les premières fois, les règles, les poils, l’égalité HF et aussi comment mettre un préservatif par exemple …

L’illustratrice Pauline Deshayes accompagne ce guide de magnifiques planches anatomiques, où l’on découvre la véritable anatomie de la vulve, du clitoris, du vagin et aussi du pénis bien sûr.

Planches anatomiques dessinées du pénis, interne et externe et du complexe utéro-clito-vaginal, interne.

Parler d’éducation sexuelle est d’utilité publique car c’est une question de santé sexuelle pour toutes et tous. Ce petit guide prône l’égalité des sexes, aborde les notions d’identité, de liberté, sans oublier de parler des droits fondamentaux et de la prévention.

Tout ce que l’on a besoin d’entendre pour grandir dans une atmosphère heureuse et bienveillante est à l’intérieur !

Dessin de quatre personnages, deux ayant une vulve et deux ayant un pénis. Les différentes évolutions à la puberté sont notées selon le type d'organe génital possédé.

L’éducation à la sexualité est un droit. Toute personne doit recevoir une information de qualité, non discriminatoire et adaptée à sa maturité puisque la sexualité est présente à tous les âges, elle joue un rôle important dans notre développement personnel et nos rapports sociaux. 

Mes références:

Vous pouvez retrouvez mes livres sur le site: https://gangduclito.com/

Le site de la maison d’édition:  http://bettercalljulia.com/

Mon site personnel: https://www.juliapietri.com/

Mon insta : @gangduclito