La librairie – café Violette and Co

Dans ce billet, nous vous invitons à passer la porte de la librairie-café Violette and Co.

Elle est située au 52 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris, et est ouverte de mardi au samedi de 10h30 à 19h30.

Olivia Sanchez, une des deux libraires avec Loïse Tachon, va nous parler de son métier de libraire, et de l’actualité de la librairie.

Olivia : je m’occupe un peu de tout côté librairie, car on est une petite équipe. C’est une librairie féministe, lesbienne, donc on a à coeur de mettre en avant des livres écrits par des autrices et qui traitent de sujets féministes. On a aussi des livres écrits par des personnes LGBT sur des questions de racisme, de validisme, d’éco-féminisme, des questions sociales. Le rayon bandes dessinées continue à s’étoffer, c’est un bon vecteur pour des récits de vie. On a aussi développé un espace dédié à la littérature Jeunesse, qui fourmille de maisons d’édition, d’auteurs et d’autrices très intéressantes.

La librairie a été fondée en 2024 par Catherine Florian et Christine Lemoine. En 2021, elles voulaient prendre leur retraite et ont cherché qui pourrait reprendre la librairie. Nous avons présenté un projet, lancé une campagne de financement pour nous aider à collecter de l’argent pour acheter le fonds de commerce et lancer la librairie à la réouverture. Nous avions les compétences, les contacts, et une très forte envie de faire aboutir notre projet. Maintenant on est trois coopératrices et on fonctionne en SCOP (Société Coopérative et Participative).

La particularité est cet espace café avec nos deux baristas. Pour nous c’était important d’ajouter un lieu de vie à la librairie. Ca nous fait plaisir car ça fonctionne bien.

On a aussi un espace associatif au sous-sol, mais tout le monde peut s’y installer, y travailler. On met donc aussi à disposition gratuitement ce lieu pour des personnes, des collectifs, des associations qui l’utilisent pour des ateliers d’écriture, des ateliers autour de la BD, des fanzines, des clubs de lecture, des arpentages et des projections.

Notre programmation comprend aussi des rencontres et des actions hors les murs. Les rencontres pour le moment ont lieu dans cet espace où se trouvent le café et la librairie, afin d’être accessibles aux PMR. Le sous-sol n’est pas encore accessible, mais des travaux sont en cours.

Un des points d’orgue de notre programmation, ce sont les rencontres, il y en a une à trois par semaine. Ca peut être autour de sorties de livres, avec des échanges avec l’auteur ou l’autrice. On garde un temps pour les questions et les dédicaces. Mais on met aussi l’accent sur des rencontres qui abordent des textes de fonds présents dans notre librairie et qui sont importants pour nous : sujets lesbiens, questions de société.

Nous sommes également présentes dans des évènements hors les murs, on nous invite pour participer à des discussions, faire des sélections, présenter les livres des auteurs et autrices invitées.

-Avez-vous des contacts avec les bibliothèques de lecture publique à Paris?

On a des échanges avec la bibliothèque Parmentier, on essaie de tisser des liens pour faire des choses ensemble, c’est en cours.

Il nous arrive aussi d’être sollicitées pour accueillir des classes, ce qu’on fait avec plaisir.

-Tu as parlé d’ateliers d’écriture, avec quels publics?

Pour le moment, avec des adultes. Mais on a aussi envie de créer du lien avec les familles et les enfants. On est en train de mettre en place des moments de lecture avec des enfants dans un bar à Pantin qui s’appelle « Chez Olympe« . C’est quelque chose de très familial.

A la librairie même, on a organisé des lectures de contes avec des drag queens et des drag kings. On n’a pas encore créé d’autres événements à destination des enfants par manque de temps, mais ça va venir!

-Tu peux nous parler des séances d’arpentage STP?

Oui, par exemple avec le collectif « Féminicités » avec un livre sur les béguinages, ou sur la révolution captive avec un ouvrage des éditions Blast.

-Et quel type de projections organises-tu?

Par exemple à la réouverture de la librairie, on a projeté en avant-première le dernier court métrage de Céline Sciamma « This Is How A Child Becomes A Poet » sur une poétesse italienne lesbienne, Patrizia Cavalli. On le projetait plusieurs fois par jour, ça a été un chouette moment.

-Le rayon Jeunesse, il a été étoffé ici tu disais?

Oui, et on veut aussi créer du lien avec des collectifs, les familles LGBT. De nombreuses maisons comme Talents Hauts, On ne compte pas pour du beurre font des livres très intéressants et moins stéréotypés, plus inclusifs, avec plus de représentativité, et qui abordent des sujets comme le harcèlement, l’acceptation de son corps.

Par exemple Il était une autre fois, de Anne-Fleur Multon qui a aussi écrit Les nuits bleues, un roman lesbien. Elle a revisité des contes comme Cendrillon, la Belle et la Bête et Casse-Noisette en version lesbienne.

-Côté Adultes, la partie littérature, Romans, SF est très développée, on a aussi des essais féministes, sur des questions écologiques, l’anti racisme. On couvre tous les domaines, comme une librairie généraliste, mais avec un prisme féministe et LGBT. On a donc aussi des BD, des mangas, des livres d’art et de cuisine!

-As-tu un projet passé ou à venir qui te tient à coeur et qu’on pourrait mettre en avant?

En avril, on a fait une soirée autour d’un recueil de textes de Monique Wittig, avec des lectures : « Dans l’arène ennemie : textes et entretiens 1966-1999 », c’est publié aux Editions de Minuit.

-Merci Olivia pour cet échange qui donnera envie de découvrir la librairie!

Suivez l’actualité de la librairie avec la newsletter, sur Facebook ou Instagram.

L’agenda des évènements à venir.

Dessin à l'aquarelle de logos de réseaux sociaux

Recommandations de comptes à suivre

Dessin à l'aquarelle de logos de réseaux sociaux

A l’instar de l’ABF et d’autres institutions, la commission Légothèque a pris la décision de fermer son compte X/Twitter. L’orientation politique de la plateforme ne correspondant pas à nos valeurs, il nous a semblé préférable de nous orienter vers d’autres réseaux sociaux : le maintien de notre page Facebook, mais aussi la création prochaine d’une page LinkedIn. 

Si vous souhaitez également démarrer sur ce dernier, nous vous proposons une sélection de comptes à suivre, pour débuter de manière très bibliothéconomique ! Et pour vous proposer une autre alternative, plus proche du fonctionnement de X/Twitter, nous vous avons préparé également une petite sélection de comptes à suivre sur Mastodon.

LinkedIn

LinkedIn est un réseau social majoritairement professionnel, mais qui commence à développer d’autres axes autour des partages au-delà de la simple recherche d’emploi. 

Pour bien commencer, c’est évidemment le compte de l’ABF elle-même que vous pouvez suivre ! D’autres associations professionnelles françaises sont présentes, sous forme de groupes ou de pages dédiées : 

Vous y trouverez également des institutions, comme : 


Si vous êtes anglophone, vous trouverez également des comptes à suivre et groupes à rejoindre : 

Mastodon

Mastodon est un réseau social décentralisé et libre. Si son fonctionnement apparent ressemble à celui de X/Twitter, les serveurs ne sont pas hébergés par une entreprise unique : chaque personne peut ouvrir ou rejoindre un serveur en fonction de ses préférences – mais les autres serveurs sont accessibles et les interactions sont possibles. Plusieurs serveurs généralistes francophones sont ouverts aux inscriptions : mamot.fr ou piaille.fr par exemple, mais il en existe bien d’autres !
Faute d’algorithme, les débuts sur Mastodon peuvent être solitaires, aussi voici une liste de compte, majoritairement francophones, que vous pouvez suivre !

Des auteur·ices : 

Des comptes culturels ou artistiques : 

Des militant·es : 

Et même… Des bibliothécaires ! 

N’hésitez pas à faire vos propres recommandations en commentaire ! 

Tour de veille – mars avril 2024

Comme régulièrement maintenant, petit tour de veille de ce qu’il s’est déroulé ces dernières semaines dans le monde des bibliothèques et du livre autour des thématiques portées par Légothèque.

  • Multiculturalisme

Alors que les actes racistes, xénophobes et antireligieux sont en hausse en 2023, d’après une étude du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), de nombreux établissements se mobilisent autour de la question comme  l’Université de Bern (Suisse) qui a organisé une bibliothèque vivante avec des personnes affectées par le racisme, le 19 mars dernier, ou au Québec où les professionnels réfléchissent sur les problématiques d’équité, de diversité et d’inclusion dans les milieux documentaires, avec une attention portée sur les questions de réconciliation vis-à-vis des populations autochtones, tant pour les pour les usager.ère.s que le personnel. Un combat qui porte également sur la souveraineté des données numériques produites par ces populations.
De leur côté, la section Library services to multicultural population et le groupe IFLA New Professionals ont proposé un café multiculturel pour permettre aux collègues et étudiants du monde entier de se rencontrer et d’échanger. Si vous l’avez raté, d’autres devraient être organisé dans le courant de l’année, n’hésitez pas à veiller le (très complet) agenda de l’IFLA.

Rappelons aussi le décès de Maryse Condé, le 2 avril dernier, à l’âge de 90 ans. L’écrivaine guadeloupéenne a reçu les hommages de la République à la Bibliothèque nationale de France, en présence du Président Emmanuel Macron ce lundi 15 avril, à la demande d’une trentaine de personnalités politiques, culturelles, et du monde universitaire.

En France, la ministre de la Culture, Mme Rachida Dati, évoque une initiative qu’elle dit innovante : établir des librairies et des bibliothèques au sein des logements sociaux et des zones rurales défavorisées, avec un premier déploiement à Rillieux-la-Pape, une commune proche de Lyon dépourvue de librairie, qui compte 32.000 habitants.

  • Genre

Bien sûr, le mois dernier voyait l’organisation de la journée internationale des droits des femmes et vos établissements n’ont pas été en reste. Un (très rapide) tour d’horizon fait remonter les événements suivants :
– des échanges et lectures autour des « tabous et préjugés sur les femmes » à Bourganeuf (Creuse) ;
– le festival « Sous les paupières des femmes » qui s’est achevé dimanche 17 mars 2024, à Quimperlé ;
– Des expositions consacrées aux « Les femmes dans la résistance » à Châtillon-La-Palud (Ain) et à Mohamed Arkoun (Paris) 
– Des « Portraits de femmes » exposés à Saint-Thurien (Finistère) ou encore à Scaër (encore visible jusqu’au 27 avril)
– le 13 avril à ouvert l’exposition « Des genres et moi » à la médiathèque de Pancé (Ille-et-Vilaine) autour des thèmes de l’identité de genre, de l’égalité des genres et du sexisme. L’exposition qui propose aussi des installations participatives comme un arbre à palabres est visible jusqu’au 15 juin.

On aurait pu citer aussi le travail sur le textile et les femmes à la Médiathèque de la Canopée à Paris ou les femmes et la Poésie dans le réseau des bibliothèques du Périgord-Limousin parmi tant d’autres exemples. Tandis qu’à la bibliothèque de Lussas, c’est l’exposition de Légothèque qui était à l’honneur ! N’hésitez pas à nous contacter d’ailleurs si elle peut vous intéresser.

Et vous, dans votre établissement, quel événement aviez-vous organisé ?

Exposition Genre! à la bibliothèque de Lussac

Enfin, si vous avez l’occasion de passer en Italie, d’après ActuaLitté, l’un des axes majeurs du prochain Salon du livre de Turin (9-13 mai) proposera  une réflexion sur le féminisme, la violence de genre, le rôle et l’espace des femmes dans la société.

  • Orientation sentimentale

Il ne fait pas bon être bibliothécaire aux État-Unis, surtout si vous voulez aborder les questions LGBTQ+. Le retour de bâton réactionnaire frappe fort la profession et si l’étau se déserre (si peu) en Floride où livres évoquant des relations ou personnages LGBTQIA+ ne seront plus systématiquement mis à l’index (sic), ce ne saurait faire oublier les licenciements voire les tentatives pour criminaliser (re-sic) les bibliothèques qui rejoindraient l’American Library Association, jugée trop permissive pour certains (comme en Louisiane ou en Georgie). Au Canada, c’est carrément une alerte à la bombe qui a forcé l’annulation d’une heure du conte Drag, mais l’événement a simplement été reprogrammé et attiré peut-être encore plus de participants venu profiter du spectacle et soutenir l’événement.

De ce côté de l’Atlantique, certaines et certains collègues ont pu suivre, début avril une formation du CNLJ sur « les identités de genre dans la littérature et les bibliothèques pour la jeunesse ». Ce stage s’intéressait aux questionnements sur les identités de genre qui transparaissent dans la littérature pour la jeunesse, et aux réflexions des professionnels des bibliothèques pour accompagner les jeunes dans leur construction.

Et si on se plongeait « Dans la bibliothèque de… », le bookclub de France Culture, qui explore et s’invite dans la bibliothèque de ses invités, histoire de se changer un peu les idées ?

Le collectif Cases Rebelles

1) Pourriez-vous présenter le collectif Cases Rebelles ? (Son histoire, ses actions, etc.)

Le collectif Cases Rebelles est né de l’écriture de « Nous sommes », un texte qu’on a écrit à deux très spontanément, à la fin de l’année 2009, sans savoir ce que nous allions en faire. Il s’agissait avant tout d’énoncer nos désirs politiques et nous y formulions ce que nous finirons plus tard par nommer « panafrorévolutionnaires ». Cases Rebelles est donc ensuite devenu un podcast animé par un collectif militant noir anti-autoritaire du même nom, né en 2010, basé en France, composé en majorité de femmes et de personnes queer. On travaille sur les histoires, cultures et luttes des peuples noirs partout dans le monde. On essaie de lutter contre toutes les formes de domination (racisme, sexisme, validisme, classisme, etc.) d’un point de vue afrocentré, avec amour, dans une perspective qu’on appelle PanAfroRévolutionnaire. On analyse, on informe, on fait des recherches et on rejoint des mobilisations.

à propos du collectif : pas de justice, pas de paix

2) Pourriez-vous présenter les éditions Cases Rebelles ? (Notamment la ligne éditoriale que vous avez choisie)

La ligne éditoriale est celle du collectif : nous y traitons des mêmes questions et nous y accueillons les auteur·es noir·es et afrodescendant·es.

3) Quels sont les liens entre le collectif et les éditions ? Est-ce que le collectif permet par exemple de trouver des auteur·ices ? Est-ce que les deux communiquent ou s’agit-il de 2 entités distinctes ?

Il n’y a pas de distinction entre le collectif et la maison d’édition. C’est le collectif qui fait fonctionner la maison d’édition. Et effectivement, les auteur·ices on les rencontre surtout par rapport aux activités et intérêts du collectif. Mais il y a des auteur·es qu’on sollicite spécifiquement pour leur proposer de les éditer, et il y a aussi des personnes qu’on ne connaît pas qui nous sollicitent spontanément.

4) Pourquoi avoir créé les éditions 10 ans après le collectif ? Est-ce que cela vient répondre à un besoin particulier ? Une opportunité ? L’expérience de 10 années de militantisme ?

L’envie est venue assez rapidement dans la mesure où nous travaillions sur des sujets où les sources écrites manquaient, ou bien parfois des livres que nous considérions comme importants n’avaient pas été traduits. Nous constations aussi l’émergence de nouvelles analyses, de nouveaux modes d’écriture. Cela nous a tout de suite donné envie de pouvoir accueillir, accompagner, participer ; ce d’autant plus que nous récoltions énormément d’histoires orales de par les projets et les rencontres du collectif.

Mais les différents travaux et actions déjà mis en place nous prenaient beaucoup d’énergie. Nous avions sorti un premier livre aux éditions Syllepse (100 portraits contre l’Etat Policier) que nous aurions très bien pu sortir nous-mêmes, mais l’urgence nous avaient menées là. Ensuite, après l’occasion qui nous a été donnée de traduire l’Autobiographie d’Assata Shakur en 2018 (sortie chez PMN) et de superviser entièrement tous les aspects de la réalisation d’un livre, on s’est dit qu’il fallait absolument qu’on se dégage du temps, pour lancer notre propre projet éditorial compte tenu de notre attachement à l’autonomie. Et effectivement on a profité des 10 ans pour lancer la maison d’édition.

5) Comment fonctionnez-vous ? Combien êtes-vous pour faire fonctionner les éditions Cases Rebelles ?

Comme nous le disions précédemment, notre collectif est anti-autoritaire. Nous nous efforçons donc au maximum de suivre cette ligne tant dans le fonctionnement général du collectif que dans celui de la maison d’éditions.

Selon nos centres d’intérêts, les connaissances acquises lors de recherches personnelles ou de nos études et surtout de nos disponibilités, on se répartit les tâches. On intègre les activités de la maison d’édition, les réunions, etc. au fonctionnement du collectif.

6) Avez-vous une idée de la réception de vos ouvrages (par exemple au nombre de tirages, invitations, avis du public, etc) ? Est-ce que vous avez identifié votre public (est-ce que c’est le même que le collectif, est-ce que justement ça vous permet de toucher plus de monde, etc) ?

AfroTrans est actuellement à environ 2000 exemplaires vendus. C’est le premier livre que nous avons publié et c’est assez évident que tout un public a découvert le collectif par ce livre-là, du fait de son sujet. Alors que pour certain·es, nous sommes le collectif qui a écrit 100 portraits contre l’État policier (Syllepse, 2017). Notre deuxième livre, Le feu qui craque, a touché encore d’autres personnes. Et les nombreux livres à venir vont encore toucher d’autres publics on l’espère. Un certain nombre de personnes découvrent Cases Rebelles par un sujet ou un médium, livre ou podcast, et s’intéressent à tout le reste ; mais d’autres nous identifient et nous suivent sur des sujets très spécifiques.

7) Est-ce que publier des livres a changé le collectif ? Dans son fonctionnement par exemple.

Comme nous nous y attendions, la maison d’édition demande beaucoup de travail. On a donc de fait réduit certaines activités. Notre podcast sort avec moins de régularité par exemple. Le fait que nous soyons en auto-diffusion et auto-distribution nous contraint aussi à nous former sur le tas sur les différentes étapes de la conception et vie d’un livre, de la sélection du manuscrit à la diffusion, en passant par les droits de traduction et les relations avec les librairies. Et ensuite on peut partager ce qu’on a appris, recollectiviser nos connaissances. Et puis, nous avons un regard moins passif quant à ce qui nous semble intéressant à diffuser ; on ne fait pas qu’espérer ou se désoler, on peut proposer de publier des textes.

Une bibliographie pour penser les violences sexuelles faites aux enfants

Florence Schreiber et Henriette Zoughebi reviennent sur le projet de bibliographie qu’elles ont réalisée à la demande de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE).

Après 30 000 auditions de témoins, la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences faites aux enfants) a pu écrire dans son rapport en novembre 2023 que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, soit dans une classe de trente élèves, 3 enfants en moyenne. Un adulte sur 10 a été concerné par ces actes criminels.

La bibliographie sélective d’ouvrages de fiction et de récit  La Littérature pour penser les violences sexuelles faites aux enfants que vous trouverez en lien a été a été réalisée à la demande d’Edouard Durand, co-président de la CIIVISE pour être associée au rapport public (novembre 2023).

Assez rapidement, il nous a semblé à Henriette Zoughebi* et à moi même que l’outil le plus utile serait celui qui permettrait aux professionnel·les. (enseignant·es, médiateurs et médiatrices bibliothécaires) de penser  les violences à travers le langage, de faire ressentir et imaginer par la fiction et le récit ce qu’ils représentent pour la personne agressée et de contribuer à identifier et décrypter les stratégies de domination des agresseurs.

Nous avons choisi de partir de notre héritage culturel et des œuvres littéraires qui ont façonné notre imaginaire collectif : mythologie gréco-romaines, contes de Perrault, romans du patrimoine classique étudiés dans les établissements scolaires.

Le second chapitre, intitulé «la rupture » propose romans et récits parus entre les années 70 et l’automne 2023. Ces 28 titres accompagnés de résumés et d’extraits de textes, sont suivis d’une rubrique « à lire aussi » (8 titres).

L’organisation de la bibliographie doit permettre d’aller regarder au plus près les différentes formes d’agressions ainsi que les stratégies des agresseurs; Celles-ci comprennent les incestes, les différentes formes de viols et d’agressions sexuelles que l’on trouve dans une grande variété de situations sociales : mariages forcés, viols conjugaux, viols en réunion etc. 

Des stratégies d’agression bien souvent identiques à travers le temps comme l’écho existant entre les ouvrages sur l’inceste de Christiane Rochefort et Christine Angot ou celui à 40 ans de distance entre Marie Cardinal et Adélaïde Bon sur des viols par inconnu sur une très jeune enfant. 

Des récits et des romans écrits pour une grande majorité par des écrivaines. Les histoires et récits, comme dans la vie, sont pour une très large part celles de fillettes, de jeunes filles.

En bibliothécaires, nous pensons que la littérature est une porte d’entrée sensible indispensable pour que « les mots nous interdisent de faire semblant **» et agrandissent notre capacité d’agir.

Nous souhaitons que ce travail de lectures et de relectures puisse se partager en équipes afin de commencer à penser collectivement dans nos équipements la protection des enfants.

Florence Schreiber, anciennement responsable des partenariats pour le Réseau des Médiathèques de Plaine Commune, directrice des Médiathèques de Saint-Denis (93)

https://www.ideokilogramme.fr/publications

* Henriette Zoughebi a notamment participation à la création du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse en Seine-Saint-Denis et du dispositif Ecrivains en SSD. Elle est une militante engagée contre le sexisme et les rapports de domination.

** citation d’Edouard Durand.

À la découverte des Expertes : l’annuaire des expertes françaises et francophones

Expertes.fr est le premier annuaire gratuit, 100 % numérique, de toutes les femmes expertes françaises et francophones.

Alors qu’en 2022, seulement 43 % des expert·e·s invité·e·s dans les médias français sont des femmes, le projet des Expertes propose une base de données unique de 7 000 femmes chercheuses, cheffes d’entreprise, présidentes d’associations ou responsables d’institutions. Ce site permet ainsi de répondre à l’objection permanente : « Il n’y a pas de femmes expertes ! ».

Né en 2012 en version papier, l’annuaire est devenu numérique en 2015, sous l’impulsion du groupe Egaé, et en partenariat avec Radio France et France Télévision. En 2017, le projet des Expertes s’est lancé à l’international en proposant le site expertesfrancophones.org, en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie.

Qui sont les Expertes ?

Les Expertes rassemblent une communauté diversifiée de femmes compétentes et qualifiées dans des domaines aussi variés que la science, la technologie, la culture, l’environnement, le genre, la santé, l’éducation, et bien plus encore. Leur objectif est de briser les stéréotypes de genre en mettant en avant les femmes expertes et en favorisant la parité dans la diffusion des connaissances.

fenêtre de recherche du site Les Expertes

Le site recense ainsi quatre profils d’expertes : Métier, Recherche, Société civile ou Journaliste mais pas les élues politiques ni les femmes travaillant dans une association rattachée à un parti politique.

Pourquoi les Expertes représentent-elles une ressource précieuse ?

  • La diversité des points de vue : Les expertes présentes sur la plateforme couvrent une vaste gamme de sujets, permettant ainsi d’explorer des perspectives souvent sous-représentées.
  • Une expertise reconnue : Les expertes sont des professionnelles renommées dans leurs domaines respectifs, garantissant des informations de qualité et des analyses approfondies.
  • Engagement pour l’égalité. En utilisant le site expertes.fr, les professionnels renforcent leur engagement en faveur de l’égalité des genres et de l’inclusion.

Comment accéder aux Expertes ?

Toutes les fiches des expertes ainsi que leurs coordonnées professionnelles sont publiques.

Pour accéder aux coordonnées personnelles, les médiateurs (journaliste, collaborateur·rice d’un média, organisateur·rice de conférences et les bibliothécaire par exemple) peuvent solliciter une accréditation. Il suffira d’indiquer dans le champs « organisation » le nom de votre établissement (bibliothèque). Cette accréditation vous donnera accès aux coordonnées complètes des expertes présentes dans la base.

Si vous-mêmes, vous souhaitez proposer votre expertise, vous pouvez créer votre fiche experte. Cette dernière sera alors soumise à validation et, une fois ceci fait, publiée sur l’ensemble des plateformes des Expertes. Vous pourrez la mettre à jour régulièrement.

Ensemble, continuons à promouvoir la diversité des savoirs et à mettre en avant l’expertise des femmes.

fenêtre de recherche du site Les Expertes