+ DE 100 IDÉES POUR CHANGER TA BIB !

 – Le dossier du numéro 100 de la revue Bibliothèque(s) de l’ABF

Nous avons eu l’honneur de nous voir confier le dossier du numéro 100 de Bibliothèque(s). Intitulé “+ de 100 idées pour changer le monde ta bib !”, le dossier compte 178 idées qui témoignent du dynamisme sans cesse renouvelé des bibliothèques, et de la nécessaire adaptation de nos métiers à la société !
Nous avons essayé de relever le défi d’un non-inventaire à la Prévert, en essayant de couvrir au mieux tous les sujets, pour toutes les compétences et pour tous les budgets… Nous avons reçu pour cela l’aide de nombreux·euses bibliothécaires qui nous ont proposé des idées et envoyé des informations précieuses. Merci à elles et eux !
Nous avons aussi eu à cœur de citer des exemples illustrant les valeurs et les thèmes portés par Légothèque, tels que l’inclusion, la construction de soi, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, et l’égalité femmes-hommes.
Nous vous proposons donc ici quelques extraits de ce numéro sur ces thématiques, en guise d’ “apéritif de confinement”, en attendant d’avoir le numéro papier dans les mains… 🙂

En espérant que cela vous donne de l’inspiration et des envies de changer… votre bibliothèque… puis le monde !

Nathalie Étienne et Amandine Jacquet

Barbada de Barbades, drag queen intervenante pour l’heure du conte dans les bibliothèques de la région de Montréal, et qui a accepté de faire la couverture dont nous sommes si fières.
Crédit photo : © Matt Sirois

Voici les codes que nous avons utilisés pour mentionner les bibliothèques : Nom de la bibliothèque ou Commune (Type, (Communauté de) Communes, Département ou Pays, Nombre d’habitant·e·s).
Les types de bibliothèques ont été codés de la façon suivante :
BP : Bibliothèque publique
BN : Bibliothèque nationale
BU : Bibliothèque universitaire

Extraits choisis :

#4 Un « bibliobingo »

Bingo de la diversité à la bibliothèque Louise-Michel (BP, Ville de Paris, 2 187 500 hab.) : un «bibliobingo » en direction des adolescent·e·s : un badge maison à gagner pour celles et ceux qui remplissent une ligne en lisant les ouvrages répondant aux critères indiqués.

CC BY-SA Bibliothèque Louise-Michel (Paris)

Plus d’informations sur les bibliobingos dans le numéro 100 de Bibliothèque(s).

#35 « Livres vivants »

Dans la « bibliothèque vivante », les « livres vivants » sont des personnes qui acceptent de témoigner d’une conviction ou d’une expérience qu’ils ont vécue. Celle-ci peut être d’ordre privé ou professionnel, dans le domaine culturel, associatif, religieux, politique. Elle peut également avoir trait à l’orientation sexuelle et/ou de genre, à une expérience, éducative, morale et/ou affective (enfant adopté, deuil, par exemple). Les « livres vivants » seront présentés anonymement dans le catalogue avec un titre explicite en lien avec le témoignage qu’ils acceptent de partager. L’objectif d’une « bibliothèque vivante » est de lutter contre les stéréotypes et les préjugés. On privilégiera donc les « livres » ayant des expériences en lien avec les clichés et préjugés en cours dans la société. Les publics peuvent « emprunter les livres vivants » pour une durée d’environ 30 minutes, dans l’enceinte de la bibliothèque uniquement (les bibliothécaires sont les garant·e·s d’une expérience sereine et pacifique). 
Cette action est bien souvent organisée sur une journée (en tant qu’animation) comme à La Chapelle-aux-Bois (BP, Vosges, 700 hab.), Béziers (médiathèque communautaire André Malraux, Béziers Méditerranée, Hérault, 122 500 hab.), Toulouse (José-Cabanis, BP, Haute Garonne, 479 600 hab.). Elle peut être organisée avec des « livres » fournis par une association dédiée (la commission Légothèque de l’ABF peut vous fournir une liste), mais il est également possible de créer son propre catalogue. 

Livres vivants dans les bibliothèques et médiathèques de la Communauté d’agglomération d’Épinal
Crédit photo : ©bmi-CAE

Certaines bibliothèques la proposent en rendez-vous régulier : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, BN-BP, Montréal, Québec, Canada, 4 098 900 hab.) donne rendez-vous chaque semaine avec deux « métiers hors de l’ordinaire » tels que sergent d’infanterie, charpentière-menuisière, experte en cyber-sécurité, débardeur… À Malmö (BP, Suède, 316 000 hab.), la « bibliothèque vivante » se tient tous les samedis avec un catalogue fixe, mais tous les livres ne sont pas présents à chaque fois. 

Livres vivants dans les bibliothèques et médiathèques de la Communauté d’agglomération d’Épinal
Crédit photo : ©bmi-CAE

La « bibliothèque vivante » peut également porter sur un sujet dédié, comme par exemple la santé mentale ou les migrant·e·s à Rennes Métropole (Les Champs-Libres, BP, Ille-et-Vilaine, 443 200 hab.), ou l’exil à Lyon (Part-Dieu, BP, Rhône, 516 100 hab.). Enfin, la bibliothèque vivante peut parfois être destinée à des publics spécifiques, comme par exemple l’opération « Emprunte un.e suédois·e » menée par six bibliothèques suédoises, dans le but de faciliter l’accueil et l’intégration des migrant·e·s : les personnes récemment immigrées peuvent emprunter un·e suédois·e à la bibliothèque afin d’en savoir plus sur les démarches à effectuer, apprendre et pratiquer la langue suédoise mais également découvrir la culture du pays. L’opération a connu un grand succès à la bibliothèque de Söderhamn (BP, Suède, 12 100 hab.) et a été rebaptisée «Emprunte un·e suédois·e ou un·e migrant·e».

Livres vivants dans les bibliothèques et médiathèques de la Communauté d’agglomération d’Épinal
Crédit photo : ©bmi-CAE

Découvrez les règles de la bibliothèque vivante de la Bibliothèque publique d’information (Bpi) dans le numéro 100 de Bibliothèque(s).
Sur le même sujet, voir aussi : https://legothequeabf.wordpress.com/2015/12/08/bibliotheque-vivante-et-migrant-es-comment-faire-lexemple-suedois/
https://legothequeabf.wordpress.com/2015/06/30/retour-sur-la-bibliotheque-vivante-questions-de-genre/

#75 Des toilettes fonctionnelles et inclusives

Rien de moins inclusif que les toilettes réservées aux personnes en situation de handicap (parce que non, le handicap n’est pas un genre à part), ou encore les tables à langer dans les toilettes pour les femmes uniquement (parce que oui les hommes aussi peuvent souhaiter langer leurs enfants). Par ailleurs, il est important de tenir compte des publics : les femmes utilisent plus souvent les toilettes que les hommes, et le public des bibliothèques est massivement plus féminin que masculin.
Dégenrer les toilettes présente donc le double intérêt de permettre une utilisation plus rationnelle des lieux mais aussi de simplifier les choses pour les personnes non binaires ou transgenres. […] 

Exemples de signalétiques pour toilettes dégenrées : militante à Stovner (BP, Oslo, Norvège, 690 300 hab.) (1), technique mais un peu elliptique à Silkeborg (BP, Danemark, 46 200 hab.) (2), mais un simple pictogramme (3) ferait sans doute également l’affaire.

La suite de cet article et un sketchnote “Récolter et fournir des protections périodiques” (#74) à découvrir dans le numéro 100 de Bibliothèque(s).

#112 Contribuer à  la dignité de chacun·e

La bibliothèque de Saint-Denis -lès-Martel (BP, Lot, 330 hab.), comprend une agence postale et un point social. Ces trois activités s’imbriquent totalement dans le paysage de cette commune ultrarurale et à la population précarisée. Tous les ans, en collaboration avec l’association des Restos du Cœur, a lieu un après-midi « coiffeurs solidaires » qui bénéficie  à une vingtaine de personnes. (voir photo ci-dessous) Des coiffeuses professionnelles viennent offrir leurs services dans ce salon de coiffure éphémère et solidaire. La bibliothèque est désacralisée et la lecture est à la portée de chacun·e et, en attendant son tour, on rit, on mange, on lit. Et quand on se sent beau, on se sent humain et peut-être plus d’envie et de légitimité pour fréquenter la bibliothèque qui est souvent perçue comme « pas pour nous ». La Riverside Library (BP, New York, État de New York, USA, 8 623 000 hab.)  prête des accessoires de mode pour les personnes les plus précaires : cravates, sacoches, pour les entretiens d’embauche, mais aussi pour un mariage, une audition, une remise de diplôme, un bal de promo ou tout autre événement officiel.

Bibliothèque de Saint-Denis -lès-Martel
Crédit photo : CC BY-SA Carine Verger

L’espace dédié aux adolescent·e·s de la Parkway Central (BP, Philadelphie, Pennsylvanie, USA, 1 581 000 hab.) propose en accès libre des produits d’hygiène de première nécessité: tampons et serviettes hygiéniques, coupes menstruelles, déodorants, préservatifs… (photos ci-dessous) Les jeunes peuvent ainsi s’approvisionner, qu’elles·ils soient dans une situation familiale et/ou financière compliquée ou qu’elles·ils soient sans foyer.

Parkway Central, Philadelphie USA
Crédit photo : CC BY-SA Amandine Jacquet

Dans un souci d’ouverture et de bien-être des jeunes, il leur est proposé de porter un badge pour que l’on puisse ainsi s’adresser à elles·eux avec le bon pronom (elle, il ou iel) :

Parkway Central, Philadelphie USA
Crédit photo : CC BY-SA Amandine Jacquet

#117 Une heure du conte inclusive

[…] Dans le cadre de la «Queer week», semaine de réflexion sur le genre et les sexualités, la bibliothèque Louise-Michel (BP, Ville de Paris, 2 187 500 hab.) a reçu en 2018 et 2019 des drag queens pour une heure du conte dédiée aux histoires qui déconstruisent les stéréotypes de genre. La lecture d’albums qui s’attaquent aux préjugés et cassent les codes, avec de superbes créatures pailletées, y rencontre un franc succès, malgré de violentes attaques sur les réseaux sociaux.

Crédit photo : CC BY-SA Bibliothèque Louise-Michel (Paris)

Vu aussi à BALO (Bibliothèque à livres ouverts, Centre de documentation spécialisé dans les questions reliées à la diversité sexuelle à Montréal, Québec, Canada), à BAnQ (BN-BP, Montréal, Québec, Canada), et dans neuf sites de la Free Library (BP, Philadelphie, Pennsylvanie, USA, 1 581 000 hab.).

À lire aussi dans le numéro 100 de Bibliothèque(s), l’heure du conte inclusive dédiée aux enfants qui ont des besoins particuliers (autisme par exemple).
Et « Des contes de Reines » ici

#119 «Mois des fiertés»

Pendant tout le mois de juin, depuis plusieurs années, la Free Library (BP, Philadelphie, Pennsylvanie, USA, 1 581 000 hab.) célèbre la diversité culturelle de la communauté LGBTQIA+ (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer (ou) en questionnement, intersexuelle, asexuelle (ou) alliée et plus encore). En 2019, plus de 30 bibliothèques du réseau de la Free Library ont participé au programme du «Mois des fiertés». Il regroupe des concerts pop-up, des projections de films, des discussions sur la littérature transgenre, de la poésie, des histoires non sexistes, des ateliers de compétences culturelles LGBTQIA+, des ressources éducatives en santé, des heures du conte par des drag queens, des soirées jeux, des lectures à voix haute et même un programme pour les propriétaires d’entreprises et les entrepreneur·euse·s LGBTQIA+, et bien plus encore !

Vu aussi à New York (BP, État de New York, USA, 8 623 000 hab.), à Washington D.C.  (BP, USA, 6 216 600 hab.), à McGill (BU, Montréal, Québec, Canada) et à BAnQ (BN-BP, Montréal, Québec, Canada) :

Festival Fierté Montréal à BAnQ (Montréal, Québec)
Crédit photo : CC BY-SA Delphine Zavitnik

#137 Des ateliers de conversation

Moments d’échanges et de rencontres conviviales, les ateliers, souvent hebdomadaires, de conversation en français pour les primo-arrivant·e·s et les personnes qui maîtrisent mal le français, ou de conversation dans une langue étrangère, apparaissent de plus en plus dans les médiathèques.
Chaque mercredi, à la médiathèque communautaire de Sarreguemines Confluences (BP, Moselle, 21 200 hab.), deux ateliers Français Langue étrangère (FLE) sont organisés et animés par une bibliothécaire. L’un s’adresse aux personnes de niveau débutant/intermédiaire et est axé sur la grammaire et le vocabulaire. Dans le second, les participant·e·s, plus avancé·e·s, discutent d’un sujet de société. L’intention était d’attirer de nouveaux publics, et de dynamiser le fonds FLE et langues étrangères, les cabines et les méthodes de langue FLE. Ces ateliers font de la médiathèque un lieu de référence et de ressources pour les personnes d’origine étrangère. Lors du festival nommé «Migration», les participant·e·s ont présenté leur parcours de vie, permettant de déconstruire les clichés autour des migrant·e·s économiques qui viendraient « profiter des prestations sociales »…

Vu aussi dans les médiathèques du réseau de Plaine Commune (BP, Seine-Saint-Denis, 435 300 hab.) avec leurs ateliers Blabla, à la bibliothèque Vàclav Havel (BP, Ville de Paris, 2 187 500 hab.),  à Langres (BP, Haute-Marne, 7 800 hab.). […]

Film documentaire Atelier de conversation (2018) de Bernhard Braunstein, dont l’ABF a été partenaire

« À la Bibliothèque publique d’information, au Centre Pompidou à Paris, des personnes venant des quatre coins du monde se rencontrent chaque semaine, lors de l’Atelier de conversation pour parler français. Les réfugié·e·s de guerre côtoient les hommes et femmes d’affaire, les étudiant·e·s insouciant·e·s croisent les victimes de persécutions politiques. Malgré leurs différences, elles et ils partagent des objectifs communs : apprendre la langue et trouver des allié·e·s et des ami·e·s pour pouvoir (sur)vivre à l’étranger. C’est dans ce lieu rempli d’espoir où les frontières sociales et culturelles s’effacent, que des individus, dont les routes ne se seraient jamais croisées, se rencontrent d’égal·e à égal·e. »

#175 Une signalétique percutante et inclusive

Dans l’esprit Code de la route, cet autocollant posé sur la porte de la bibliothèque d’Entresse (BP, Helsinki, Finlande, 642 000 hab.) affirme : « Zone sans discrimination ». Il a été conçu dans le cadre d’une campagne du ministère de l’Intérieur en lien avec de nombreux acteurs sociaux. 1 200 organisations se sont déclarées « Zone sans discrimination », dont 29 bibliothèques. […]

Bibliothèque d’Entresse, Helsinki (Finlande)
Crédit photo : CC BY-SA Amandine Jacquet

La suite de cet article ainsi que d’autres exemples de communication drôles et anti-clichés sont à retrouver dans le numéro 100 de Bibliothèque(s).

Vous en voulez plus ? Procurez-vous le numéro 100 de Bibliothèque(s) : c’est par ici !

Les auteures :

  • Après avoir travaillé à la bibliothèque municipale de Valence, Nathalie Étienne occupe désormais un poste d’assistante à la Médiathèque Départementale de la Drôme à CREST (site ouvert aux publics). Elle est responsable du secteur musique et de la communication.  Amateure de street art, elle y a organisé divers événements (Yarnbombing, Inside Out Project). Son compte Instagram @knittie_librarian est le reflet de cet intérêt. 
    Elle a collaboré avec Amandine Jacquet à élaborer le dossier « + de 100 idées pour changer ta bib» du numéro 100 de la revue Bibliothèque(s) (ABF, 2020).
  • Bibliothécaire et formatrice, Amandine Jacquet a travaillé en bibliothèques municipales et départementales, puis à l’Enssib, avant de devenir formatrice et consultante pour les bibliothèques.
    Elle est membre de la commission internationale de l’ABF et de la section Management des Associations de Bibliothèques (MLAS) de l’IFLA.
    Elle a coordonné l’ouvrage Bibliothèques troisième lieu (ABF, 2e édition revue et augmentée en 2017, publication en italien 2018), ainsi que l’ouvrage Concevoir une bibliothèque rurale (ABF-ABD, 2018). Elle a collaboré avec Nathalie Étienne à élaborer le dossier « + de 100 idées pour changer ta bib» du numéro 100 de la revue Bibliothèque(s) (ABF, 2020).

La culture queer en bibliothèque

Tentative de définition

Les bibliothèques s’investissent de plus en plus dans la représentation de la diversité culturelle. Parmi cette diversité figure ce qu’on peut appeler la culture queer. Par culture queer, j’entends (et cette définition est une tentative personnelle) les éléments et activités que l’on peut considérer comme culturels auxquels peuvent se référer les personnes se réclamant comme ne s’inscrivant pas dans l’hétéronormativité ou appartenant à des minorités sexuelles (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres).

Culture, vous avez dit culture ?

Cette notion de culture a été sujette à polémique ces dernières semaines : les Indigènes de la République ont remis en cause son universalité. Selon eux, il n’y a pas d’identité gay partout dans le monde : cette analyse nous semble valable en ce qu’elle se limite à la culture queer ou plus précisément gay anglo-saxonne dont nous parlerons plus loin. Mais si l’on limite notre périmètre au territoire français, la généralisation est possible.

Le terme queer est un anglicisme qui signifie d’après Wikipédia « étrange », « peu commun ». Comme « pédé » en français, insulte parfois récupérée par des homosexuels pour se définir, queer est à la fois une revendication d’altérité, et une inversion rhétorique.

Cette culture, que l’on peut volontiers qualifier de subculture (ou sous-culture en français, mais la connotation péjorative invite à ne pas en abuser), a connu un essor important au milieu de la deuxième partie du XXème siècle, en particulier aux Etats-Unis. Au fur et à-mesure que les Etats occidentaux ont reconnu les droits de ces minorités sexuelles, la reconnaissance par la société civile de cette culture a crû. Cette reconnaissance est aussi venue des institutions, dont les bibliothèques.

Harvey Milk at opening of 1975 campaign for Supervisor, 1975

Harvey Milk, 1975

Et les bibliothèques, dans tout ça ?

Les bibliothèques offrent une certaine représentation de cette culture. On citera comme exemple le succès en bibliothèque municipale du film Harvey Milk, biopic illustrant des éléments fondateurs de cette culture.

Mais cette représentation est peut-être un peu trop policée, assurément incomplète. La bibliographie du site Légothèque – qui sera amenée à être complétée – propose des exemples de documents que l’on peut proposer en bibliothèque. En effet, on peut estimer qu’il n’y a pas de représentation complète de la culture queer sans Tom of Finland ou Pierre&Gilles, artistes gays qui mettent en scène l’homosexualité. Rassurez-vous, ces noms ne sont pas inconnus des bibliothèques, on les y trouve.

De même, il est possible de se demander si, plutôt que de culture queer et au vu des exemples évoqués, il ne vaudrait pas mieux proposer des collections concernant la culture gay. C’est là réduire une diversité culturelle qui fait sens. Il nous semble que c’est justement dans la pluralité des collections (gay, lesbien, transgenre par exemple) que la bibliothèque participe à la construction de soi de chacun.

Et vous, proposez-vous des documents concernant ces artistes dans votre bibliothèque ?

Pour aller plus loin :

Pour aller plus loin dans la lecture d’ouvrages en français questionnant la notion d’identité et de culture queer, on pourra se reporter aux titres suivants accompagnés d’un lien vers le catalogue SUDOC:

– Lawrence R. Schehr (dir.), Aimez-vous le queer ? ; CRIN, Ed. Amsterdam, New York, 2005 : http://www.sudoc.fr/093542879

Féminismes, queer, multitudes ; Exils, Multitudes, Paris, 2003 : http://www.sudoc.fr/074318748 ; URL de consultation : http://www.cairn.info/revue-multitudes-2003-2.htm

– F. Cusset, L. R. Schehr, R. Harvey… [et al.], Queer : repenser les identités ; PUF, 2003 : http://www.sudoc.fr/083898190

– Marie-Hélène Bourcier, Queer zone [revue] ; Ed. Amsterdam, Paris, 2011: http://www.sudoc.fr/155107240

– Teresa de Lauretis, Théorie queer et cultures populaires, de Foucault à Cronenberg ; La Dispute, Paris, 2007 : http://www.sudoc.fr/115295968