Combattre la violence par l’information et la compréhension

Ce mardi nous publions un billet particulier.

Nous tenons à rendre hommage aux mort.e.s, aux blessé.e.s, ainsi qu’à l’ensemble de leurs proches, de la tuerie qui a eu lieu samedi dernier à Orlando et tout particulièrement nous tenons à exprimer notre solidarité avec les communautés LGBTQ, afro-américaine et latino.

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Nous avons été ébranlé.e.s par les attaques parisiennes. Nous le sommes tous les jours lorsque nous prenons connaissance des exactions qui surviennent en Syrie, au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde. Nous le sommes encore aujourd’hui lorsque nous faisons une nouvelle fois face à la haine et à l’intolérance. Une haine ciblant particulièrement la communauté LGBT cette fois, une haine qui nous vise et nous concerne toutes et tous.

Une haine parfois intériorisée puisqu’il semblerait, d’après les derniers témoignages, que l’auteur de la fusillade fréquentait déjà le club et aurait même possédé un profil sur certaines applications de rencontre gay. Cette manifestation d’un rapport paradoxal avec l’homosexualité et, partant, le rejet de sa propre identité, souligne d’autant plus la nécessité d’information et de pédagogie en faveur d’une construction de soi harmonieuse et d’une réelle acceptation de soi.

En tant qu’individu.e.s, nous sommes bouleversé.e.s. Ces attaques heurtent nos valeurs les plus fondamentales de vivre ensemble et nous tenons fermement à rejeter cette barbarie manifeste. Mais refuser cet événement extraordinaire, c’est refuser aussi l’homophobie ordinaire qui se manifeste tous les jours. C’est reconnaître les violences qui perdurent dans certains pays, en France aussi, contre les identités plurielles qui nous composent.

Dans ce cas précis, c’est refuser aussi toute réutilisation de notre colère en faveur d’un racisme décomplexé et ou de dénonciation des politiques d’intégration des immigrés.

En tant qu’institutions, ces attaques interrogent une nouvelle fois le rôle et la place de la bibliothèque dans la société. David Lankes expliquait dans un billet l’année dernière comment, après une tragédie, les gens cherchent à comprendre et apprendre sur ce qu’ils ne connaissent pas. Et c’est bien le rôle des bibliothèques que d’informer les communautés, de favoriser le vivre ensemble en permettant les rencontres dans des espaces communs, en maintenant le pluralisme des collections, en organisant la collecte et la médiation de la mémoire, en recontextualisant les événements, en recréant des espaces de dialogue et de prise de parole où peuvent s’exprimer le débat d’idée et des points de vue divergeants. Après Charlie, les bibliothèques se sont mobilisées, se sont confrontées à de multiples paradoxes (comment associer engagement et neutralité ?) mais n’ont pas cessé de construire.

Au-delà, les professionnel.le.s de l’information se sont investi.e.s d’un rôle social certes, mais aussi, en ce qu’il s’agit de permettre à chacun de se faire sa propre opinion, de remettre les citoyens en capacité d’agir, de re-prendre place dans le débat public, ont endossé un rôle politique positif plus que nécessaire aujourd’hui dans nos sociétés.

Construire, valoriser, promouvoir, accompagner, faciliter, combattre la violence par l’information et la compréhension, c’est la raison d’être de notre commission.

Ce en quoi nous croyons.

 

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5 réflexions sur “Combattre la violence par l’information et la compréhension

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